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Guillaume-Thomas Raynal naît le 12 avril à Lapanouse de Séverac (Aveyron), de Guillaume Raynal négociant en drap de Saint-Geniez d’Olt, et de Catherine de Girels descendante d’une vieille famille de la noblesse rouergate.
Il passe son enfance à Saint-Geniez-d'Olt en Rouergue. -
Il poursuit ses études au Collège des Jésuites de Rodez.
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Il effectue son noviciat à Toulouse.
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Il apprend la théologie à Clermont-Ferrand.
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Il est ordonné prêtre après avoir enseigné à Pézenas, à Clermont-Ferrand et à Toulouse.
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Desservant de la paroisse Saint-Sulpice à Paris, il devient précepteur dans la famille Lamie de Lagarde.
Il collabore avec l'abbé d'Aoul, conseiller au Parlement de Paris.
Expulsé de Saint-Sulpice, il se retire rue Saint-Honoré sur la paroisse Saint-Roch et devient nouvelliste officieux au service de Messieurs Saint-Séverin et Puysieulx secrétaire d'État. -
Publication de la première édition de l'Histoire du Stathoudérat, pamphlet contre la politique anglaise dans les Pays-Bas précédé de l’éloge du marquis de Puysieulx.
Le 5 juillet, il est élu membre associé de l'Académie de La Rochelle.
Correspondant de la Cour de Saxe-Gotha, il publie les Nouvelles littéraires jusqu'en 1755, prolongées par la célèbre Correspondance littéraire de Grimm. -
Publication de la première édition de l'Histoire du Parlement d'Angleterre, critique du régime parlementaire anglais.
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Il collabore à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
Précepteur pour l’histoire et la philosophie du prince héritier Friedrich de Saxe Gotha (1735-1756) fils aîné du duc Frédéric III et de Louise-Dorothée de Saxe Gotha, installé à Fontenay-sous-Bois depuis la fin avril 1749. Il transmet à la duchesse de Saxe-Gotha, par l’intermédiaire du précepteur Von Thuin, plusieurs séries de feuilles sur les nouveautés littéraires. -
Le duc de Choiseul et Puysieulx lui procurent, en remerciement des services rendus, la direction du Mercure de France qu’il assure jusqu’en 1754 ; sous sa direction paraîtront 40 volumes.
Publication des Anecdotes littéraires ou historiques.
Le 29 octobre, il devient membre de l'Académie de Berlin sur proposition de Voltaire. -
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Procès entre Pierre Huguet de La Prade, prêtre, et Raynal, au sujet de la possession du bénéfice de la commanderie de Saint Jean de Cassenodes, dépendance de la Domerie d'Aubrac, diocèse de Rodez. Raynal porte le jugement devant le Grand-Conseil et jouira de ce bénéfice au moins jusqu'en 1781.Le 2 février, il est élu membre de la Royal Society sous le patronage du physicien Dortous de Mairan et du savant d’Alembert
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Gabriel Lemonnier peint l'abbé Raynal dans le salon de Mme Geoffrin, pour “la Lecture de l’Orphelin de Chine”. Il y est représenté aux cotés de La Condamine, de Rousseau et de Rameau autour du buste de Voltaire.
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« ouvrage publié par ordre du gouvernement »
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Publication de l'Histoire du divorce d’Henry VIII.
Au printemps, Gibbon, de passage à Paris, rencontre Raynal qui lui obtient des lettres de recommandations. -
Il soumet son l'Histoire du divorce d’Henry VIII à Hume qu’il rencontre lors de son séjour à Paris.
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Il participe avec Marmontel, à la création du Salon de Mme Necker qui se réunit tous les vendredis dans l'hôtel d'Hallwyl, rue Michel le Comte.
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Diderot commence à travailler pour l'Histoire des deux Indes de Raynal.
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Publication de la[Première édition de l'Histoire des deux Indes](Histoire des deux Indes) , sous l’anonymat et sous une fausse adresse « à Amsterdam ».
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Interdiction de l'Histoire des deux Indes par arrêt du Conseil du Roi du 19 décembre.
Diderot collabore à la deuxième édition de l'Histoire des deux Indes. -
Publication de la seconde édition de l'Histoire des deux Indes, sous l’anonymat, avec le portrait de l’abbé Raynal.
Le 29 août, l'Histoire des deux Indes figure dans l'Index des livres prohibés par le Vatican. -
André Pujos, peintre toulousain, réalise le portrait de l'abbé Raynal.
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Raynal rencontre Benjamin Franklin et Silas Deane.
Il se rend en Angleterre où il est reçu officiellement. Il visite la collection du Dr Hunter à Londres, rencontre Horace Walpole, Samuel Johnson et lord Schelburne.
Il se rend ensuite en Hollande, séjourne à La Haye, Amsterdam et Leyde. -
A Paris, il reçoit le 2 février, rue de Provence, Benjamin Franklin et John Adams.
Diderot collabore à la troisième édition de l'Histoire des deux Indes. -
Voyage en Suisse, il se rend à Zurich, Saint-Gall, au Lac de Constance, à Appenzell, au Lac de Walenstadt, Glaris, à Einsiedeln, Schwyz, Uri, Unterwalden, et au lac des Quatre-Cantons, avant de se rendre à Genève pour surveiller l’impression de la troisième édition de l'Histoire des deux Indes. Il y est reçu par le pasteur Jacob Vernes. Il séjourne à Aix en Savoie pour une cure thermale et passe l'automne à Vevey chez le baron Cannac.
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De retour en France, il assiste le 25 août comme membre associé à la séance de l’Académie de Lyon et y fonde un prix à attribuer à la Saint-Louis sur les Avantages et les désavantages de la découverte de l'Amérique. Le prix sera proposé par plusieurs autres Académies en Europe, aux Amériques et aux Indes.
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A l’automne, parution de la troisième édition de l’Histoire des deux Indes, publiée sous le nom de Raynal et avec son portrait de philosophe.
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Le 4 mars, il donne un dîner à Paris en honneur à la princesse Dachkova où il réunit plusieurs membres de l’Académie Française.
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Le parlement de Paris prend un décret de prise de corps contre l’abbé Raynal.
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Le 25 mai, à l’issue de l’Audience de sept heures, la Cour, les grands-chambres et Tournelle assemblées en la personne d’Antoine Louis Séguier, avocat du Roi, déclare l'Histoire des deux Indes, livre « impie et blasphématoire ».
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Contraint à l'exil, il se rend à Spa en juillet, où il rencontre le prince Henri et « dîne seul avec l’Empereur » Joseph II.
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Il est reçu par les diplomates à Liège en septembre et en novembre arrive à Bruxelles où il est hébergé par les imprimeurs de son ouvrage dont les éditions se multiplient.
Parution de Révolution d'Amérique, extrait de l'Histoire des deux Indes, qui devient un best-seller en Amérique et suscitera la Lettre adressée à l’abbé Raynal… de Thomas Payne en 1783. -
Il quitte Bruxelles début mars et prend la route de Mayence où il séjourne chez la comtesse de Wartensleben. Il y est reçu par la jeune société littéraire fondée par l'électeur Freidrich Karl von Erthal, qui propose de lui ériger un buste. Le 16 mars, les autorités défendent d’installer le buste.
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Du 14 au 24 avril, il est reçu à la cour de Saxe-Gotha.
Du 25 avril au 2 mai, il séjourne à la cour de Saxe-Weimar où il rencontre Goethe.
Il se rend ensuite à Berlin, où il est reçu en audience par Frédéric II. Il séjourne chez le prince Henri et chez le prince Ferdinand. -
A l'Académie de Berlin, dont il est membre, il fonde un prix de 52 Frédéric or à décerner le 31 mai 1795, sur Les devoirs d'un historien. En avril il quitte Berlin pour Lausanne.
Le 14 et le 15 mai, il séjourne à Bâle où il est reçu par le négociant J. Sarasin-Battier. -
Le 23 octobre, il fait ériger, sur les plans de l'architecte Adrien Pâris, un monument à la gloire des fondateurs de la liberté helvétique sur la presqu'île d'Alstadt, dans le canton de Lucerne, avec la complicité du général Pfyffer et le soutien de l’écrivain genevois J.-P. Béranger.
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Jean-Pierre Tassaert sculpteur du roi de Prusse, réalise le buste de Raynal que ce dernier léguera à l'Académie des Sciences de Lyon en 1787.
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Au mois de mars, il est reçu par Angélique Charrière de Sévery à Lausanne où il fonde trois prix de vertu. Il réside à Beaulieu, près de Lausanne, où il rencontre l’archiduc Ferdinand, le prince de Brunswick, le prince Galitzine et l’écrivain Gibbon.
Lavater le reçoit et étudie sa physionomie. Il quitte Lausanne en juillet. -
Autorisé à rentrer en France en 1784, sous la condition qu'il n'habiterait pas dans le ressort du Parlement de Paris, il est de retour à Saint-Geniez-d'Olt au mois d’août.
En octobre, il s'établit à Toulon, répondant à l'invitation de Malouet. -
Lors de son séjour à Toulon, chez son ami Malouet, intendant de la Marine, il rencontre l'amiral Kinsbergen et de nombreuses personnalités de passage.
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Début juin, il s'installe dans ses appartements à Marseille, rue Puget, où il devient une célébrité. Il séjourne à Cadenet en Provence et dans plusieurs autres maisons de la campagne provençale.
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Il fonde deux prix littéraires à l'Académie de Marseille, dont un sur La sévérité des lois.
Il patronne comme membre de l'Académie de Lyon, l'abbé Corréa de la Serra, fondateur de l'Académie Royale des Sciences de Lisbonne.
Au mois d'août, il séjourne à Gemenos, chez M. d’Albertas, en compagnie de Malouet, puis à Aubagne chez Mgr. de Belloy, archevêque de Marseille. -
Il dote la jeune Assemblée provinciale de Haute-Guyenne d'une somme de 24 000 livres, avec médaille d'argent, destinées à récompenser les 12 agriculteurs de la province les plus méritants.
Il fonde successivement trois prix, dont un à l'Académie Française, un à l'Académie des Inscriptions et belles-lettres et un à l'Académie des Sciences de Paris.
Les 11 et 12 décembre, il reçoit Francisco de Miranda, de passage à Marseille. -
Le 18, le 22, 24 et 25 février, il reçoit à nouveau Francisco de Miranda, de retour de voyage.
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Le 6 mars, il devient membre correspondant de la Société Royale d'agriculture de Paris. Il séjourne à Aix-en-Provence en mai.
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En Provence, il assiste aux événements révolutionnaires.
Les Marseillais vénèrent Raynal et le réclament comme député. Les Cahiers de doléances de la sénéchaussée de Saint-Maixent émettent le vœu que le roi autorise le Tiers-État du Poitou à élever, à ses frais, une statue équestre de Louis XVI à Poitiers, avec aux pieds de sa Majesté, l'abbé Raynal « un genou en terre lui présentant son Histoire philosophique… ». -
A Marseille, il reçoit, dans son appartement de la rue Puget, Bonaparte lieutenant-colonel en second de la garde nationale d'Ajaccio, et Arthur Young lors de son passage le 5 septembre.
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Lors de son séjour à Marseille le sculpteur Jean-Joseph Espercieux exécute le buste de Raynal, d'après nature, en marbre blanc. Ce buste est conservé dans la Salle des illustres de la Mairie de Saint Geniez d'Olt. Il dote la Société d'Agriculture de Paris d’un prix littéraire et d'une rente annuelle de 25 000 livres destinée à l'achat d'instruments de culture modèles, pour envoyer dans les départements.
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Le 15 août, l’Assemblée Nationale sur la demande de Malouet, député à la Convention, casse le décret de prise de corps, rendu par le parlement de Paris à son encontre le 21 mai 1781 l’interdisant de séjourner à Paris.
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Le 31 août Brissot annonce à Raynal sa nomination à la Société de Philadelphie « pour l'abolition de la traite et de l'esclavage ».
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Il arrive à Paris début mai chez son ami l’imprimeur Stoupe.
Sur les conseils de Malouet, il rédige une Adresse à l'Assemblée Nationale qui sera lue le 31 mai devant l'Assemblée : « …j’ose depuis longtemps parler aux rois de leurs devoirs, souffrez qu’aujourd’hui je parle au peuple de ses erreurs… ». Robespierre trouve à celui « qui a cependant publié des vérités utiles à la liberté » pour « excuse suffisante, son grand âge ». Les caricatures de Raynal se multiplient. -
En novembre, il s’installe à Chaillot, 21 rue des batailles, chez son ami Pierre-Etienne Corsange, négociant à Paris.
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Raynal s’installe à Mons sur Orge dans la maison du citoyen Carrevoisin.
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Le 2 nivôse de l'an IV, il est nommé à l'Institut National.
Il « demeure ordinairement à Montlhéry » chez Pauline le Sénéchal de Kercado, née Raynal, « qui passait pour être sa fille ». -
Il arrive à Chaillot le 8 ventose (27 février), chez son ami Corsange et meurt le 17 ventose de l'an IV (6 mars) en lisant le journal.
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Le 25 août 1796, le monument de Raynal, à la gloire de la liberté helvétique est détruit par la foudre, ses restes seront réutilisés dans trois monuments de Luzerne.
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Anne-Louis Girodet-Trioson, élève de David, peint le portrait de Jean-Baptiste Belley conventionnel ex-représentant des colonies, accoudé au buste de Raynal.
Le tableau exposé au Salon de 1798 est conservé au Château de Versailles. -
Parution de l'édition posthume de l'Histoire des deux Indes ou 4ème édition, imprimée à partir des manuscrits autographes que l'auteur a légués à la commune de Saint-Geniez-d'Olt.
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Le sculpteur Raymond Gayrard, petit-neveu de Raynal, réalise son buste à la demande du ministre de l'Intérieur. Le buste sera présenté au Salon, la même année. Il est conservé au Musée Denys Puech de Rodez.