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La journée de mobilisation organisée par l'opposition libyenne, avec l'espoir d'imiter les révolutions de Tunisie et d'Egypte, deux pays voisins, dégénère en affrontements meurtriers entre forces de l'ordre et manifestants à Benghazi, la deuxième métropole de Libye, située à 1000 km à l'est de la capitale. Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme mettent en garde contre le risque d'une féroce répression dans un pays peu habitué à l'expression du mécontentement populaire
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Seïf Al-Islam, le fils du colonel Kadhafi, a prévenu que son père se battrait jusqu'au bout contre les tentatives de renversement et a promis aux contestataires de "rivières de sang dans toute la Libye".
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Un véritable massacre. C'est ainsi que l'ONG Human Rights Watch qualifie la répression sanglante des manifestations organisées en Libye contre le régime dirigé d'une poigne de fer par Mouammar Kadhafi depuis bientôt 42 ans. L'organisation estime, en se basant sur des sources médicales et des témoins, qu'en quatre jours les forces de sécurité ont tué près de 240 manifestants
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Mouammar Kadhafi est apparu quelques secondes à la télévision libyenne, pour prouver qu’il n’a pas quitté le pays, comme certains l’avaient annoncé. "Ne croyez pas les chaînes de télévision qui appartiennent à des chiens errants", a déclaré le chef de l'Etat libyen, qui s'est mis en scène sortant d'une voiture, un grand parapluie blanc à la mais, en référence aux averses qu’a connu Tripoli dans la soirée.
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Au cinquième jour de révolte, la contestation s'est étendue à la capitale libyenne Tripoli, dont l'espace aérien a été fermé. Plusieurs témoins ont rapporté des bombardements aériens sur la foule et des tirs provenant de véhicules armés conduits par des mercenaires. Selon Al Jazeera, Tripoli compterait plus de 200 victimes pour cette journée. Par ailleurs, plusieurs villes, dont Benghazi, foyer de la contestation, seraient tombées aux mains des manifestants
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Pour la première fois après une semaine d'insurrection dans son pays, le dirigeant libyen s'est exprimé à la télévision officielle dans la soirée. Lors d'un long discours plein de colère et de confusion, il a affirmé qu'il ne quitterait pas son pays et mourrait "en martyr". "Je me battrai jusqu'à la dernière goutte de mon sang" a déclaré le colonel Kadhafi, qui a menacé les contestataires de la "peine de mort" et d'une risposte similaire à celles de Tiananmen et Falloujah.
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Des milliers d'étrangers travaillant en Libye fuient le pays. Plusieurs milliers de Tunisiens affluent vers la frontière...
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Les pays de l'Union européenne se sont mis d'accord pour préparer des sanctions à l'encontre du colonel Kadhafi et de son régime face à la violence de la répression, prenant acte de l'échec de sa politique de rapprochement menée depuis des années avec le dirigeant libyen.
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Après Tobrouk et Derna, Benghazi, la deuxième ville du pays, située à 1.000 km à l'est de Tripoli, est tombée aux mains des opposants qui contrôlent aussi Zouara
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Le dirigeant libyen s'est de nouveau brièvement exprimé à la télévision libyenne, par téléphone et sans apparaître à l'écran. II a notamment accusé les contestataires de son régime d'être des "drogués" manipulés par Oussama ben Laden et a dénigré les actions des insurgés.
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Sur la place verte à Tripoli, le leader Libyen a promis la victoire à ses partisans. Il a demandé à la foule de défendre la Libye et ses intérêts pétroliers. Au même moment à Tripoli, les forces fidèles au dirigeant libyen tiraient sur des manifestants dans plusieurs quartiers de la ville.
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Les initiatives se multiplient sur le plan diplomatique pour tenter de contraindre Mouammar Kadhafi à stopper le bain de sang : l'UE et les Etats-Unis ont a décrété un embargo sur les armes ainsi que le gel des avoirs du colonel Kadhafi et de sa famille et un projet de résolution est en préparation à l'ONU.
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Les organisations humanitaires s'inquiètent : la situation pourrait devenir alarmante si l'exode continue à ce rythme à la frontière tuniso-libyenne.
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Dans la 2e ville du pays, point de départ de la révolte, les insurgés s'organisent pour tourner la page. Des opposants ont annoncé la formation d'un Conseil national libyen, versant politique du mouvement révolutionnaire. Prochain objectif : libérer la capitale.
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Au 14e jour d'une révolte sans précédent qui s'est muée en insurrection, Mouammar Kadhafi et ses forces ne contrôlent plus que Tripoli et sa région. Selon le commissaire européen à l'Energie Gunther Oettinger, les principaux champs de pétrole libyens sont désormais entre les mains de l'opposition, de même que la plupart des villes du pays. Et le guide de la révolution libyenne a beau dire que tout est calme, ses avions continuent à pilonner les mutins.
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Une foule s'étendant "sur des kilomètres et des kilomètres" venant de Libye se presse à la frontière tunisienne, selon Sybella Wilkes, porte-parole du Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR). Selon elle, "près de 150.000 personnes ont fui la Libye" ces derniers jours. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) alerte également sur le fait que "les capacités d'accueil en Tunisie sont saturées".
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Les forces du colonel Kadhafi ont lancé une contre-offensive pour reprendre le terminal pétrolier de Brega, à 170 km au sud de Benghazi. Particulièrement visés : le port et l’aéroport de la ville.
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Les bombardements continuent sur les positions des insurgés entre les ports pétroliers de Ras Lanouf et Brega. Les troupes de Kadhafi utilisent tous les moyens: chars, avions et maintenant bateaux. A Brega,dernier bastion des insurgés avant la zone encore contrôlée par le pouvoir, la peur revient. L'opposition résiste mais la situation est confuse face à des pro-Kadhafi qui disposent d’armes lourdes et avions de chasse.
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L'organisation de coopération policière internationale a lancé aujourd'hui une "alerte orange" concernant le colonel Kadhafi. Elle vise à empêcher les déplacements du leader libyen et les transferts de fonds. Une démarche rarissime pour un chef d'Etat en exercice.
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C’est à l’arme lourde et avec l’appui de l’aviation que l’armée de Kadhafi semble avoir stoppé l’avancée des insurgés vers Tripoli. De violents combats ont eu lieu à Misrata, Ben Jawad et à Zaouïah. Les forces loyalistes ont bombardé la ville de Ras-Lanouf, tenue depuis quelques jours par les rebelles.
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Le colonel Kadhafi a proposé aux insurgés de réunir le Congrès général du peuple, l’instance qui fait office de parlement, avec laquelle il propose de négocier son départ en échange de garanties pour lui et sa famille. Après une première réponse négative, Moustafa Abdeldjeïl, président du Conseil national libyen (CNL) a déclaré que les insurgés ne poursuivraient pas Mouammar Kadhafi pour les crimes qu'il a commis à condition qu'il quitte le pouvoir dans les prochaines 72 heures.
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Les insurges sont toujours aussi déterminés, mais ils sont aussi fatigués et de plus en plus méfiants : ils ne progressent plus et ont perdu l’espoir de marcher sur Syrte en quelques jours.
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La France reconnaît le Conseil national de transition (CNT) comme représentant légitime du peuple libyen. Paris est la première capitale à accorder cette marque de reconnaissance à l'opposition et va proposer à l'UE de mener des "frappes aériennes ciblées" sur des objectifs stratégiques.
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Après Ras-Lanouf, après Ben Jawad, c'est la ville de Brega qui vient de repasser sous contrôle des forces du colonel Kadhafi. Les intenses bombardements d'artillerie ont eu raison de la résistance des insurgés. Progressivement Kadhafi déplace la ligne de front vers l'est et ses troupes sont désormais à 240 kms de Benghazi, le fief de l'insurrection. A l'ouest, les troupes loyalistes poursuivent également leur offensive. Elles sont aux portes de Misrata, la troisième ville du pays.
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Le Conseil de sécurité de l'ONU a donc validé par dix voix pour et cinq abstentions, l’instauration d'une zone d'exclusion dans le ciel libyen. La résolution 1973 autorise également le recours à la force contre le régime de Mouammar Kadhafi. Pendant ce temps, les forces loyalistes ont repris l’avantage sur le terrain, pilonnant Ajdabiya et Misrata et annonçant une offensive sur le siège des insurgés à Benghazi.
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A l'initiative de la France, un sommet réunissant les Européens, les Américains, la Ligue arabe et l'Union africaine se réunit à Paris dans l'après-midi pour décider d'une possible intervention militaire en Libye.
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L'offensive menée par Washington, Paris et Londres sous mandat de l'ONU, démarre dans la soirée, alors que Benghazi, fief rebelle, est attaqué par les loyalistes. En quelques heures, plus de 110 missiles ont été tirés contre plus de 20 sites libyens.
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Alors que la coalition mène les premiers raids sur Tripoli, Mouammar Kadhafi dénonce une guerre des croisés contre la Libye et menace à nouveau d'attaquer des objectifs civils et militaires en Méditerranée.
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Les combats s'intensifient à Misrata (ouest), aux mains des rebelles depuis un mois. L’hôpital est débordé par le nombre de blessés.
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Après la France, le Qatar reconnaît le Conseil national de transition (CNT, organe politique de la rébellion). La Grande Bretagne, l'Italie, la Gambie, Malte, la Jordanie, le Sénégal, l'Espagne, l'Australie, les Etats-Unis, les Emirats-arabes unis et l'Allemagne suivront.
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Le groupe de contact sur la Libye, chargé du pilotage politique des frappes et regroupant 36 pays, l'OTAN et l'ONU, se réunit à Londres pour une conférence que l’Union Africaine, opposée à l’intervention militaire a boudé, et où les pays arabes sont apparus en retrait en envoyant majoritairement sur place des ambassadeurs plutôt que des ministres.
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Comme des dizaines de personnalités politiques et militaires libyennes, Moussa Koussa, le ministre des Affaires étrangères, démissionne de ses fonctions et rompt avec le régime de Mouammar Kadhafi. Chef des services de renseignements de 1994 à 2009, il a été en charge des rapports avec l’occident. Il a notamment réglé l’affaire des infirmières bulgares et l’indemnisation des familles des victimes des attentats de Lockerbie et du DC-10 d'UTA.
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L'Otan prend les commandes de l'opération "Protecteur unifié" et commet, deux jours plus tard sa première bavure près de Brega. Bilan, 13 morts, des civils principalement.
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Le régime libyen serait en train de chercher une solution au conflit selon le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Obeïdi. De son côté, le New York Times croit savoir que deux des fils du dirigeant libyen seraient prêts à proposer une transition démocratique. Mais le Conseil national de transition rejette totalement cette idée. "Les fils et le père" doivent partir avant.
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Ahmed a été assassiné par les pro-Kadhafi, parce qu'il refusait de crier "Vive Mouammar". Les images de l'exécution ont été filmées avec un téléphone portable et diffusées sur Al-Jazeera, provoquant une vague d'indignation à Benghazi. C'est grâce à ces images que la famille d'Ahmed a pu savoir comment il a disparu.
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Les insurgés n’arrivent pas à prendre le dessus, la situation stagne à Brega et devient dramatique à Misrata. Malgré les raids de l’Otan, les forces libyennes continuent de pilonner cette ville de l’ouest du pays. Selon l’un des représentants des insurgés sur place "la situation est la même. Nous ne savons pas si ces frappes sont efficaces. Nous ne ressentons aucune différence".
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Après Londres, Paris et Rome envoient des conseillers militaires auprès du CNT. L'Egypte et les Etats-Unis suivront.
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Un des fils et trois petits-enfants de Mouammar Kadhafi sont tués par une frappe de l'Otan à Tripoli.
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De violents affrontements se produisent depuis plusieurs jours entre Ajdabiya et Brega, deux villes où la situation semble totalement bloquée. Près des deux tiers des habitants d’Ajdabiya auraient déjà quitté la ville.
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La Cour pénale internationale (CPI) demande un mandat d'arrêt pour crimes contre l'Humanité contre Mouammar Kadhafi, son fils Seif Al-Islam et le chef des renseignements Abdallah Al-Senoussi.
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L'Otan prolonge de 90 jours son opération prévue jusqu'au 27 juin. Une enquête de l'ONU accuse Tripoli de crimes contre l'Humanité et la rébellion de "quelques actes qui constituent des crimes de guerre".
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Des hélicoptères de combat britanniques et français entrent en action en Libye. La crainte d'une opération terrestre et d'un enlisement enflent en Europe
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Les forces régulières pilonnent la ville historique de Ghadames, à quelque 600 km au sud-ouest de Tripoli
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L'Otan assure avoir les "moyens nécessaires" pour mener à bien sa mission.
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En quatre mois, depuis le début de l'insurrection, mi-février, entre 10.000 et 15.000 personnes sont mortes et près de 952.000 ont pris la fuite, selon l'ONU.
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Un des fils du colonel Kadhafi, Seif al-Islam, a évoqué l'organisation d'élections d'ici trois mois. En fin de journée, Tripoli a reconnu des contacts directs avec les rebelles à Paris. Mais selon le régime libyen, le départ de Kadhafi est la "ligne rouge à ne pas franchir".
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L'Italie a demandé une cessation des hostilités en Libye pour l'instauration de couloirs humanitaires alors que l'Otan poursuit ses frappes contre les forces du régime de Mouammar Kadhafi malgré les critiques après des raids ayant fait des pertes civiles.
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Dans un nouveau message sonore diffusé par la télévision libyenne, le colonel Kadhafi a affirmé mercredi soir qu'il était "dos au mur", qu'il ne craignait pas la mort et que la bataille contre l'Occident "croisé" se poursuivra "jusqu'à l'au-delà".
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La Cour pénale internationale a délivré un mandat d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel, son fils Seif a-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi.
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En une nuit, les rebelles ont pris le contrôle de la capitale libyenne.
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