Christianisme et Islam, héritiers de la civilisation gréco-romaine ? Trois nouvelles civilisations : les Francs, les Byzantins et les Musulmans.
By EVJLMA
-
6 BCE
Jésus de Nazareth historique
L'existence de Jésus de Nazareth, sa prédication et sa mort sur la croix sont des hypothèses historiques généralement acceptées par les spécialistes. Elles s'appuient sur des sources diverses, de l'historien juif Flavius Josèphe aux manuscrits de Qumran. Enfin, il y a les Évangiles, des récits de sa vie et plus précisément de sa prédication, écrits par ses disciples après sa mort. -
30
Jésus de Nazareth ?
Luc (2,39) parle de Nazareth comme ville natale – ne dit-on pas couramment « Jésus de Nazareth » ? Or Nazareth n’existe pas historiquement au temps où Jésus, qui lui non plus n’existe pas historiquement, est censé naître. Les fouilles archéologiques de la ville montrent en effet que cette bourgade ne voit le jour qu’à la fin du IIe siècle. -
31
Jésus, un véritable recyclage de récits dits païens
Pour David Fitzgerald, «la figure du Jésus est une construction du Christianisme et pas sa cause. Paul et la première génération de chrétiens ont utilisé la version grecque de la bible hébraïque pour créer une nouvelle foi en y ajoutant des rituels païens, un Dieu sauveur capable de rivaliser avec ceux des Égyptiens, des Perses, des Grecs et des Romains. Nous ne saurons peut-être jamais ce qui a été le déclencheur de la propagation du christianisme ». -
33
Jésus n’est rien d’autre que le Prophète annoncé par les juifs
Ceux des juifs qui souscrivent à cette version sont les judéo-chrétiens, ceux qui n’y souscrivent pas, les juifs. La biographie de Jésus correspond à la biographie du Prophète annoncé par les juifs.
L’étymologie d’évangile, la bonne nouvelle, dit que ce qui avait été annoncé s’est trouvé accompli. -
50
Saint Paul fit de Jésus le doux un Christ à l’épée. L’épée de Paul est celle du pouvoir temporel du spirituel.
Paul crée l’universalisme chrétien, il passe du local et du national juif au cosmopolitisme et à l’internationalisme chrétien. Que chacun se soumette aux autorités en charge. Car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. Si bien que celui qui résiste à l’autorité se rebelle contre l’ordre établi par Dieu. -
55
Saint Paul « Le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme » (1 Cor. 11,3).
La haine des corps et de la chair, le mépris des femmes et de la sexualité, l’invitation à la chasteté ou à la continence, la proposition du modèle d’une Vierge qui enfante ou de l’imitation du cadavre du corps du Christ, voilà autant de schémas du corps judéo-chrétien infligés aux Occidentaux pendant plus de mille ans. -
70
Le Nouveau Testament (les évangiles) «de l’histoire transformée en mythologie religieuse ».
L’étymologie d’évangile, la bonne nouvelle, dit que ce qui avait été annoncé s’est trouvé accompli. Le témoignage le plus proche de la Passion est séparé de Jésus par au moins une génération – dans les hypothèses les plus courtes. Les quatre évangiles qui se sont vus donnés les noms des apôtres Mathieu, Marc, Luc et Jean n’ont pas été écrits pas eux. La désignation des noms donnés à ces évangiles s’est faite au deuxième siècle, environ 100 ans après les débuts du Christianisme. -
100
Flavius Josèphe
L'existence de Jésus de Nazareth s'appuie sur le témoignage de Flavius Josèphe, historien juif, qui ne parle pas de Jésus, mais de chrétiens. De plus, le paragraphe qui concerne le sujet a été ajouté quelque huit siècles plus tard. -
284
Dioclétien devient empereur, l’Empire est en crise
L’anarchie militaire est totale, les empereurs se proclament n’importe quand et n’importe où, ils règnent peu, parfois quelques jours, et se font assassiner, l’État se disloque, les crises économiques se succèdent, s’y ajoutent les crises démographiques, les crises de la production, les crises des échanges, les crises financières.
Pour restaurer l'ordre, Dioclétien crée la monarchie de droit divin. -
303
Les chrétiens persécutés en nombre
Le "Discours véritable contre les chrétiens" de Celse critique le refus des chrétiens de sacrifier aux divinités de l’empire, donc, de faire sécession d’avec la société civile. Ils refusent en effet les devoirs civils, la participation aux affaires publiques, le port des armes, le service militaire...Les martyrs torturés à cette occasion deviennent les "héros" du christianisme. Ces histoires seront largement déformées et diffusées par la propagande chrétienne. -
312
L'usurpateur Constantin prend le pouvoir à Rome et s'allie avec les chrétiens.
Pour Constantin et ses successeurs, le goût chrétien pour la pulsion de mort et la soumission à l'autorité et l’acceptation de la misère et la pauvreté sont de formidables outils de propagande politique. Si Constantin a obtenu ce qu’il a obtenu, c’est qu’il avait Dieu avec lui, la preuve, Dieu lui a fourni le signe par lequel il a vaincu – le signe de croix. -
325
Au Concile de Nicée, le clergé donne à Constantin les pleins pouvoirs
Constantin tranche le conflit entre les ariens (qui disaient le Fils inférieur au Père) et les partisans de la Trinité (Père-Fils et Saint-Esprit sur le même plan). Seuls 4 Évangiles sont déclarés "véritables" (autres "apocryphes"). L'Église utilise Constantin comme bras armé pour résoudre ses querelles face aux chrétiens qui présentent d'autres versions : les hérétiques. -
326
Pour s'assurer de la "vérité historique" de Jésus, la mère de Constantin Hélène part à Jérusalem
Elle découvre le tombeau du Christ, trois croix et le titulus. Près de quatre siècles plus tard, tout est intact. Miracle. Puisqu’on retrouve trois croix, un titulus, des tuniques, une couronne d’épines, des clous, un tombeau, des marches, il faut bien que Jésus ait existé. À partir de là, l'art commence à représenter Jésus et les histoires saintes, les églises se remplissent de reliques et d'images autant de preuves "historiques". -
330
Constantin fonde la nouvelle capitale de l’Empire romain sur le site de la ville de Byzance : Constantinople.
-
391
Théodose impose le christianisme
-
410
Alaric, roi des Goths et général de l’Empire romain d’Orient, organise le siège de Rome et en dirige le pillage
Pendant trois jours, ses troupes vont piller et massacrer à qui mieux mieux. Quarante mille Romains sont réduits en esclavage. L'empire est profondément secoué, mais ne s'effondre pas pour autant. Chrétien et romanisé, Alaric tempère l'ardeur de ses troupes. Il leur interdit en particulier de piller les églises. Il n'empêche que le sac de Rome a un retentissement démesuré, car il met en lumière l'affaiblissement de l'Empire. -
415
Le patriarche chrétien Cyrille d’Alexandrie a fait massacrer une philosophe néoplatonicienne sans qu’elle n’eût rien fait contre sa religion.
Hypatie est traînée par Pierre, un lecteur ecclésiastique, suivi par la foule, jusqu’à l’endroit où l’on célébrait le culte à l’empereur, l’église césarienne. Ses vêtements sont arrachés ; sa peau est lacérée par des tessons de poterie qui taillent comme le rasoir ; elle est déchiquetée, démembrée ; ce qui reste de son corps en lambeaux est brûlé. Le christianisme, contre l'héritage de la philosophie antique ? Une religion de paix, d'amour des autres et partage ? -
451
Quand le redouté Attila, roi des Huns, attaqua de front l’Empire romain d’Occident, en envahissant la Gaule, Rome était plongée dans une crise profonde.
Elle avait subi les invasions de peuples comme les Goths, les Vandales et les Alains, mais elle avait également été touchée par un important déclin économique et social dû à l’extension toujours plus grande du latifundium, qui entraîna l’appauvrissement de l’agriculture et la décadence des villes. Attila fut néanmoins vaincu à la bataille des champs Catalauniques, situés dans l’est de la France actuelle, et se tourna contre l’Italie, où il se livra au sac d’Aquilée et de Milan. -
529
Quand Benoît de Nursie fonda le monastère du Mont-Cassin, le monachisme chrétien n’était plus une nouveauté. Les premiers monastères furent fondés en Europe occidentale dès le IVe siècle.
Benoît mitigeait les rigueurs ascétiques, exaltait la fonction de la communauté comme instrument d’aide réciproque et plaçait le travail manuel et intellectuel au centre de la vie monastique, à côté de la prière à heures fixes. Les monastères bénédictins devinrent un pilier de la société ; ils contribuèrent à la fois au développement de l’agriculture et à la conservation de l'héritage culturel à travers le travail des scribes qui copiaient et recopiaient les codex anciens. -
533
L’empereur Justinien tenta de reconstituer l’Empire romain environ quatre-vingts ans après sa dissolution.
Justinien envoya en le général Bélisaire à la reconquête de l’Afrique latine, où les Vandales s’étaient fortement enracinés. Après ce premier succès, Bélisaire débarqua tout d'abord en Sicile et ensuite en Italie continentale, où il fut confronté aux Ostrogoths. Après un conflit de dix-huit ans, Justinien parvint à conquérir l’ancienne capitale Rome ainsi que Ravenne, devenue le centre administratif de l'empire d'Occident à partir du Ve siècle : il était de nouveau empereur en Italie. -
610
L'archange L'ange Gabriel fait descendre les premiers versets du Coran sur Mahomet.
Historicité de Mahomet ? Le Coran ne donne que peu d'informations sur lui puis la Sira (biographie) et les hadiths datant de 2-4 siècles après. Mahomet n'a pas fondé "la religion musulmane" mais a réussi grâce à une combinaison de violence guerrière et de croyances apocalyptique à unifier les populations d'Arabie. L'islam a été créé plus tard et a abouti à la mise en scène d'un créateur de la religion. L'idéalisation d'une figure est un fait anthropologique dans toutes les religions. -
622
Hégire (exode), Mahomet quitte la ville polythéiste de La Mecque pour Médine et y fonde la première communauté adhérente à l'Islam (soumission à Dieu).
Mahomet est "Le Prophète". C’est par la voix que Mahomet dit avoir recueilli le message divin. Par l’intermédiaire de l’ange Gabriel, Dieu lui délivre, directement en arabe, les préceptes de la nouvelle religion au compte-gouttes, sourate après sourate.
C’est pourquoi le Coran est considéré comme l’ouvrage parfait jusqu’à la moindre virgule, inimitable, inaltérable et inchangé depuis toujours : Dieu fait livre. -
630
Conquête de La Mecque par Mahomet (Le guerrier)
Coran Sourate 9 (verset 29). "Combattez ceux qui ne croient ni en Allah ni au Jour dernier, qui n'interdisent pas ce qu'Allah et Son messager ont interdit et qui ne professent pas la religion de la vérité, parmi ceux qui ont reçu le Livre, jusqu'à ce qu'ils versent la capitation par leurs propres mains, après s'être humiliés (la capitation est un impôt)." -
632
Mort de Mahomet (le politique, le législateur (hadiths dans la Sunna)
Reprise de traditions et de coutumes pré islamique : la misogynie (le voile chrétien) ; la polygamie et l’esclavage de la Grèce antique ; la loi du talion, l’impureté du corps, l’alimentation ritualisée et la vérité du Livre contre tout, l'interdiction de la représentation de Dieu comme les Juifs. -
633
L’art islamique
un art de la calligraphie, de l’arabesque, de la mosaïque, de la céramique, du bois sculpté, des ivoires, du verre émaillé, des tissus, des tapis, des architectures, des métaux, mais dans lesquels la figure se trouve prohibée. Un art sans images. Une énorme différence avec l'art chrétien (à partir de Constantin). -
656
Le calife (successeur) Othman s’aperçoit qu’il existe plusieurs manières de réciter le texte. Il emprunte donc à Hafsa (une des veuves de Mahomet) un exemplaire écrit, en fait une recension et ordonne de brûler les autres.
Mahomet n’a pas rédigé le Coran. Il a récité inlassablement ses sourates à La Mecque d’abord, puis à Médine puis de nouveau à La Mecque. Les premiers musulmans, sur son exemple, en mémorisent le texte par cœur ou, plus rarement, en écrivent des passages sur ce qui leur tombe sous la main. À la mort de Mahomet, il n’existe pas d’édition complète du Coran. -
661
Assassinat du calife Ali
le calife Ali est assassiné par des musulmans dissidents de la secte des kharidjites devant la mosquée de Koufa. Ali est le gendre du prophète Mahomet, époux de sa fille Fatima. Avec lui disparaît le dernier des califes dits orthodoxes, après Abou Bekr, Omar et Othman. Sur ces quatre califes qui se sont succédé dans les vingt années qui ont suivi la mort de Mahomet, trois ont été assassinés. Et le quatrième, Ali, a suscité la scission des kharidjites, aujourd'hui marginale, et celle des chiites. -
732
Le chef des Francs, Charles Martel, arrête une armée arabe au nord de Poitiers. Les vaincus se retirent. C'en est fini des incursions musulmanes au nord des Pyrénées.
Cette bataille militaire sans grande importance va néanmoins obtenir presque aussitôt un très grand retentissement dans les milieux instruits. Vers 754, une vingtaine d'années après, l'événement est cité par un chrétien de Tolède. C'est la première évocation connue de l'Europe comme civilisation et culture, ainsi que le note l'historien Claude Fouquet. -
800
Le couronnement de Charlemagne (petit-fils de Charles Martel) comme empereur romain d’Occident était le résultat d’une alliance conclue longtemps auparavant entre ses ancêtres les Carolingiens et la papauté.
Les rois des Francs avaient besoin d’une nouvelle légitimation pour stabiliser leur règne, tandis que les papes désiraient trouver un bras armé pour les protéger ; en effet, l'Empire byzantin n’était plus en mesure de défendre la ville de Rome et d’assurer indépendance de la papauté contre d'autres potentats. Ce compromis entre le pouvoir spirituel et temporel allait marquer toute l’histoire du Moyen Âge et distinguer l'empire d’Occident de Byzance -
841
Les petits-fils de Charlemagne se livrent une bataille qui va décider du partage de l'héritage carolingien. Charles le Chauve et Louis le Germanique battent leur frère aîné, Lothaire, à Fontenay-en-Puisaye.
Après cette bataille, les deux vainqueurs échangent à Strasbourg un serment d'assistance mutuelle en vue du partage de l'empire de Charlemagne, leur grand-père.